04 – S’enfuir oui…. mais comment ?

 

Passer de l’autre côté de la frontière nécessite une solide organisation, tout en veillant à rester dans la plus parfaite clandestinité. Certains vont tenter leur chance de leur côté ; mais sans expérience de la haute montagne, ces périples se soldent souvent par des échecs, faute de connaissance du terrain.

Le passage du Burat n’est pas exempt de ces échecs, comme le relate E. Eychenne : « Méprise au Burat. Ceux qui venant de Marignac ou de Burgalays, montent par l’arête ouest ou la face nord, se croient en terre étrangère au sommet du Burat. Or, il faut traverser l’Est et descendre et remonter vers le sud-ouest avant de redescendre enfin, sinon on va à la rencontre à droite des Allemands de Gouaux, cachés dans la cabane du Mouscadet ou bien, à gauche, vers ceux de l’Artigue d’Arlos, du Fos ou de Melles ».

Très rapidement dans le Comminges, sont créées des filières d’évasion extrêmement bien organisées. L’une des plus célèbres est celle tenue par le capitaine Gabriel Gesse, alias Blanchard, chef militaire de la région commingeoise de l’Armée secrète.
Ce dernier privilégie la ligne Saint-Gaudens – Montréjeau – Luchon pour acheminer les évadés. À leur arrivée à Saint Gaudens, les clandestins sont accueillis à la gare par des volontaires, puis hébergés chez des résistants.
Puis ils reprennent le train pour descendre à la gare de Saléchan, dont le chef de gare, Emile Verdier, est acquis à la cause du capitaine Gesse.

Le saviez-vous ?

Pour tromper la vigilance des Allemands, le capitaine Gesse avait imaginé un ingénieux procédé. Depuis Saléchan, il déguisait les évadés en pêcheurs. Pour accentuer la crédibilité du procédé, les évadés devaient transporter du matériel de pêche pendant trois kilomètres jusqu’au point de ralliement où ils retrouvaient les passeurs. Ils abandonnaient alors leur équipement sur place, qui était récupéré et stocké dans une petite station afin de servir aux prochains candidats à l’évasion. D’autres évadés furent transformés en touristes, avides de visiter les trésors de Saint-Bertrand-de-Comminges…

Néanmoins, aussi bien structurées et organisées que soient les filières d’évasion, chaque passage constituait à lui seul une véritable aventure en raison de la multitude de paramètres nécessaires à la réussite du projet.

Escapar sí… ¿ pero cómo ?

Pasar al otro lado de la frontera necesita una sólida organización, asegurándose de permanecer en la más perfecta clandestinidad. Algunos van a probar suerte individualmente ; pero sin experiencia en la alta montaña, muchos periplos suelen terminar en fracasos por falta de conocimiento del terreno.

El paso del Burat no carece de tales fracasos, como lo relata E. Eychenne:  » Extravío en el Burat. Los que vienen de Marignac o de Burgalays suben por la arista oeste o la cara norte, creyéndose en tierras extranjeras en la cumbre del Burat. Ahora bien, hay que cruzar al este, bajando y subiendo hacia el suroeste antes de bajar otra vez. De lo contrario, a la derecha, se va al encuentro de los Alemanes de Gouaux escondidos en la cabaña del Mouscadet o bien, a la izquierda, hacia los de la Artigue de Arlos, de Fos o de Melle ».

Muy pronto en el Comminges, se crean redes de evasión muy bien organizadas. Una de las más famosas es dirigida por el capitán Gabriel Gesse, alias Blanchard, jefe militar de la región cominguesa del Ejército Secreto.

Este último privilegia la línea Saint-Gaudens-Montréjeau-Luchon para transportar a los fugitivos. A su llegada a Saint Gaudens, los clandestinos son recibidos en la estación por voluntarios, y alojados en casas de resistentes.
Luego toman de nuevo el tren para bajar en la estación de Saléchan cuyo jefe de estación es Emile Verdier, unido a la causa del capitán Gesse.

¿ Lo sabías ?

Para burlar la vigilancia de los Alemanes, el capitán Gesse había ideado un ingenioso procedimiento. Desde Saléchan disfrazaba a los fugados de pescadores. Para aumentar la credibilidad del proceso, los fugitivos tenían que transportar un equipo pesquero durante tres kilómetros hasta el punto de reunión donde encontraban a los pasadores. Abandonaban entonces en el mismo lugar su equipo, el cual era recuperado y almacenado en una pequeña estación para servir a los próximos candidatos a la fuga. Otros evadidos fueron transformados en turistas, ávidos de visitar los tesoros de Saint Bertrand de Comminges…

Sin embargo, por bien estructuradas y organizadas que fueran las redes de evasión, cada paso constituía por sí solo una verdadera aventura debida a la multitud de parámetros necesarios para el éxito del proyecto.

Run away yes… but how ?

Some will try to cross it on their own. But without experience of the high mountains, these trips often end up in failure, due to a lack of knowledge of the mountains. The passage of Burat is no exception, as E. Eychenne:  » Misconception of space at the Burat. Those who come from Marignac or Burgalays, climb through the west ridge or the north face, thinking they are in a foreign land at the top of the Burat. However, they must cross the East and go down and up towards the South-West before finally coming down again. Because otherwise they will meet german soldiers hidden in the hut of Mouscadet in Gouaux on the right or, those in Artigue d’Arlos, Fos or Melle on the left ». Quickly, extremely well-organized escape roads in the Comminges were created. One of the most famous was the one run by Captain Gabriel Gesse, alias Blanchard, military leader of the Secret Army in the Comminges region. He prefered to use the Saint-Gaudens – Montréjeau – Luchon line to transport the escapees. When they arrived in Saint Gaudens, the illegal immigrants were welcomed at the station by volunteers, then lodged with resistance fighters. Then they took the train back to the Saléchan station, where the stationmaster, Emile Verdier, was a supporter of Captain Gesse’s cause.

Did you know it ?

Captain Gesse had devised an ingenious procedure to elude the vigilance of the Germans, . From Saléchan, he disguised the escapees as fishermen. In order to increase the credibility of the process, the escapees had to carry fishing equipment for three kilometres to the rallying point where they would meet the smugglers. They would then abandon their equipment at the meeting point, which would be retrieved and stored at a small station to be used by the next escapees. Other escapees were transformed into tourists, eager to visit the treasures of Saint Bertrand de Comminges…

Nevertheless, as well structured and organized as the escape routes were, each passage was a real adventure because of the numerous parameters necessary for the success of the project.